Ci-dessus : L’automotrice 1935 restaurée à l’occasion du 150ème anniversaire des chemins de fer en Belgique circule sur la ligne 25 en 1985 lors d’un voyage spécial. Photo: collection de l’auteur - auteur inconnu
Description
Réceptionnées à partir de décembre 1934, ces automotrices sont les premières à avoir été construites en Belgique et étaient destinées aux services rapides entre Bruxelles et Antwerpen dont l’électrification était en cours.
Cela peut paraître étrange mais les rames de 1935 n’étaient pas destinées à des services de banlieue comme c’était souvent le cas dans d’autres pays mais bien à des services rapides entre les villes de Bruxelles et d’Antwerpen. Un train sur trois marquerait l’arrêt à Mechelen. La vitesse était donc un facteur important lors de la conception de ce matériel. Malheureusement, une telle automotrice rapide sous 3 kV n’était pas disponible sur le marché à cette époque et la SNCB dut beaucoup innover en bien des domaines et le fit de manière très honorable pour l’époque.
Chaque rame était composée de deux motrices encadrant deux remorques, ce qui formait des rames quadruples pouvant être combinées deux à deux pour former des trains de huit voitures.
C’est la voiture pour train direct de 22 m, neuve à l’époque, qui servit de base pour la conception de ces automotrices. On y inséra trois plates-formes pour faciliter l’évacuation des voyageurs aux gares terminales. Néanmoins, l’idée d’allier occupation maximale de la surface pour les places assises et trois accès par voiture fit que les plates-formes étaient un peu étriquées.
Notons les choix heureux des garnitures et de l’éclairage, le conditionnement d’air et les sièges garnis en 3ème classe. Chose peu courante pour l’époque en Belgique.
Deux constructeurs se sont partagés la construction de ces douze automotrices. On devrait plutôt parler de vingt-quatre demi rames. Douze d’entre elles formées d’une motrice de 3ème classe (n° 213 001 à 012) et d’une remorque de 2ème classe (n°212 201 à 212) furent construites par les Ateliers Métallurgiques de Nivelles et reçurent un équipement électrique de chez ACEC. Les douze autres furent quant à elles construites par les Ateliers de la Dyle à Leuven et équipées électriquement par SEM. Elles étaient composées d’une motrice 3ème classe avec fourgon (n°217 001 à 012) et d’une remorque mixte 2/3ème classe (n°215 201 à 212).
Toutes les rames étaient équipées de portes d’accès coulissantes à fermeture automatique et des portes à simple battant pliant avec commande à distance, des marche-pieds escamotables correspondant aux quais hauts des gares desservies. Cette facilité offerte aux voyageurs était nécessaire pour effectuer un service rapide à grande fréquence.
Tout au long de leur carrière, ces automotrices ont effectué de nombreux services sur les lignes Bruxelles – Antwerpen et plus tard, au moment de l’ouverture de la jonction Nord-Midi, on put les voir sur des trains Antwerpen – Bruxelles – Charleroi.
En octobre 1959, sept rames sont retirées du service. Les autres continueront d’assurer des trains en heure de pointe ou seront affectées à des services « planton ». Les derniers services assurés par ces automotrices ont eu lieu le 20 août 1962.
Huit de ces automotrices furent transformées en automotrices postales en retirant les remorques intermédiaires. Un certain nombre de remorques ont été réutilisées comme voitures de mesures, dans les trains de secours ou encore dans les trains d’atelier du service de la voie,…)
Ci-dessus : lors d’un voyage PFT d’adieu aux automotrices postales type 1954, au passage à La Louvière-Sud, l’automotrice postale de 1935 conservée pour le futur musée fut sortie pour le plus grand plaisir des photographes! Je me souviens encore de ces rames à Liège-Guillemins au début milieu des années 1980. - Photo de l’auteur
L’automotrice n°12 a été préservée et remise dans son état d’origine à l’occasion des 150 ans de chemins de fer en Belgique en 1985. Elle effectua à cette occasion plusieurs parcours historiques.
Concernant la livrée
A l’origine, elles étaient pourvues de la livrée bleu/crème. Plus tard, après la seconde guerre mondiale, elles furent repeintes dans la livrée à deux tons de vert avant d’être repeinte dans la livrée vert foncé typique de la SNCB des années 1960 et 1970, appelée aussi « vert chemin de fer ».
Numérotation des rames
Le petit tableau ci-dessous vous aidera à mieux comprendre la numérotation des rames automotrices de 1935.
Il est intéressant de remarquer que chaque voiture des automotrices portait son propre numéro. Pratique qui fut abandonnée à partir des rames de 1939 mais récemment remis au goût du jour. En effet, en 2004, chaque voiture d’automotrice porte un numéro propre: ainsi l’automotrice 674 porte sur l’une des voitures 6741 et sur l’autre 6742. Néanmoins, administrativement, elle reste l’automotrice 674.
Les “navettes” de 1939
En 1939, pour faire face à l’affluence de voyageurs aux heures de pointe, la SNCB commanda 16 remorques intermédiaires numérotées 8325 à 8340 (à partir de 1950: 213.201 à 213.216). Ces remorques étaient intercalées entre la motrice et la remorque SEM par groupe de deux pour former une rame de six voitures. Ces remorques furent construites par Ragheno. Nous noterons aussi qu’elles étaient pourvues de l’attelage central “Henricot” .
Tout comme les remorques des automotrices type 1935, les remorques “navettes” de 1939 ont été, après leur mise hors service régulier en 1959, réutilisées dans des trains de service.
Caractéristiques techniques
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Bibliographie
- Fernand Lebbe, Au fil du rail, IX. Le matériel roulant – la traction électrique, Editorial Office, Bruxelles, 1948;
- Les rames automotrices de la SNCB, in Rail et Traction n° 32, septembre-octobre 1954;
- Ir J. Vandenberghen, Ingénieur en chef honoraire, Histoire de la traction électrique en Belgique, tome 3, 1939 – 1952, SNCB, département matériel, date inconnue.
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