Avertissement : cet article évoque des relations (homo)sexuelles, réservé à un public averti !
Dans ce premier article de blog, je vais m’appuyer sur mon expérience, et ainsi aborder le rôle du passif dans la relation homosexuelle, qui est celui qu’affectionne votre serviteur.
Il s’agit évidemment d’observations et de pratiques qui conviennent à ma nature, il pourrait en être tout autrement pour vous, ô lecteur. Je me limiterai ici à la relation sexuelle “traditionnelle”, en excluant les fétichismes particuliers ; je me soumettrai ainsi au BDSM dans un prochain article.
Enfin, je n’aborderai pas les aspects liés à la santé, n’étant pas praticien, vous êtes donc invité à compléter cette lecture avec d’autres adaptées à votre situation.
Un “passif”, de quoi s’agit-il ?
Dans une relation hétérosexuelle, les aspects physiologiques ne laissent pas planer de doutes sur l’orientation des ébats sexuels. Il en est tout autrement dans une relation homosexuelle, où chacun peut être tour à tour dominant ou dominé. Celui qui reçoit sera qualifié de passif (on parlera de bottom en anglais, un terme très explicite), celui qui donne sera l’actif (ou top en anglais). Certains joueront les deux rôles, cela pourra être au cours de la même session ou selon l’humeur du jour, ils seront appelés versatiles.
Je suis pour ma part un pur passif, c’est-à-dire que je ne changerai jamais de rôle : je suis là pour recevoir, être dominé, soumis, tout entier consacré au plaisir de mon (ou mes) partenaire(s). Ne croyez pas qu’il s’agit d’un rôle de paresseux ou d’abandon : au contraire, le passif aura beaucoup plus à se préparer en amont, il sera attentif durant toute la session au plaisir de ses actifs, il leur fera atteindre le paroxysme en étant dynamique et créatif, enfin il recevra sa récompense sans forcément lui-même atteindre immédiatement l’orgasme.
Ainsi, le passif est bien plus qu’un double orifice et il mérite le respect : les efforts qu’il fait pour apporter aux autres satisfaction commencent bien avant l’acte…
Au fil des mois
Tout commence par une bonne alimentation. J’en conviens, au risque de paraître maternel, cette déclaration ressemble à un truisme, c’est néanmoins encore plus vrai pour le passif. Inutile je pense de détailler pourquoi et quelles peuvent en être les conséquences désastreuses, je me bornerai à décrire ce qui fonctionne pour moi et ce qui doit être évité :
- Bénéfique : les aliments à base de fibres, riz, pâtes, légumes et fruits sans peau ni pépins, poisson, yaourt…
- Maléfique : les aliments produisant une fermentation, fromages, graisses, frites, viandes trop riches, plats en sauce et épicés…
Évidemment à éviter de manger la veille, mais également à prodiguer sur le long terme (quelques incartades pour le plaisir étant bien entendu conseillées). Et quand on est sur une période où des propositions peuvent être reçues au débotté, il est bien agréable de ne pas se dédire du fait d’un régime alimentaire peu propice.
Manger diététique dans la durée (et faire du sport, pourquoi pas, même si je ne pratique guère) produit un autre effet avantageux chez la plupart des personnes : la perte de poids. Et quand on pèse comme moi 57 kg, il est bien plus facile à mes partenaires de me porter et de me mettre dans la position qui leur sied, que si j’en faisais trente de plus !
Régulièrement
Même si les jeux auxquels se soumet le passif peuvent être nombreux, l’un des objectifs les plus recherchés, et ce des deux côtés, reste la pénétration anale. Goût de l’interdit, véritable plaisir physique, peu en importent les raisons ; je détaillerai dans un prochain article pourquoi et comment pratiquer la sodomie.
Ne s’agissant pas d’un mouvement pour lequel le corps humain est préparé, je recommande et je pratique régulièrement les jouets sexuels. Bien entendu, en l’absence de production naturelle à cet endroit, l’application d’un lubrifiant est indispensable : base eau, silicone, mixte, à vous de choisir ce qui vous convient le mieux. Le silicone est plus durable, plus efficace et ne sèche pas, mais il tâche et peut abîmer certains jouets. Quant à moi, la base eau me convient bien.
L’objectif est de garder une certaine souplesse, tout en ayant préparé le corps à recevoir un certain diamètre (parfois conséquent avec certains partenaires !). Si l’on est débutant, il faut y aller progressivement, et on ne doit jamais atteindre le seuil de douleur ni saigner : si c’est le cas, arrêtez immédiatement plusieurs jours, voire allez consulter si cela ne passe pas. Il y a une certaine élasticité : ainsi, pratiquer régulièrement avec un diamètre de 4 cm n’empêchera pas votre actif de 3,5 cm d’éprouver du plaisir.
Ma pratique personnelle : le plug que je vous montre en photo ci-dessous, diamètre 5,1 cm, pur métal. Attaché à ma taille avec un harnais fait maison, le porter me prodigue quatre avantages :
- Je reste souple et ouvert,
- Il me chatouille et m’excite la prostate, me rendant très réceptif aux avances,
- Si nous faisons affaire avec un partenaire, passée sa surprise, cela l’excitera de me le voir ôter et mettre dans ma bouche (un de mes fétiches),
- Le lubrifiant utilisé pour l’insérer est toujours présent et chaud, permettant que mon actif se contente de lubrifiant naturel si c’est improvisé.
Peu de temps avant
Maintenant que nous savons que la session arrive plus tard dans la journée et que nous en sommes tout émoustillé, préparons-nous !
La base du respect mutuel, c’est la propreté. Pour moi, ce n’est pas négociable. La seule chose que j’aime bien, c’est l’odeur de transpiration, elle arrive vite chez moi à l’approche du moment. Mais sinon, tout doit être net :
- Ongles des mains et des pieds très courts (cela peut aussi éviter des déconvenues durant l’acte),
- La bouche propre avec lavage de dents (rien de pire qu’une mauvaise haleine d’ail ou de cigarette) mais au moins une heure avant (éviter que le dentifrice ne vous préserve du goût des bonnes choses lors de la mise en bouche),
- Le corps propre partout comme un sou neuf (oui, partout car il sera exploré de fond en comble avec un bon actif).
Le lavement est optionnel pour moi : en général je n’en ai pas besoin. Jugez et sentez votre corps : si nécessaire, vous le pratiquerez au moins une, voire deux heures avant, afin de s’assurer que rien de néfaste ne subsiste. Essayez tout seul pour commencer, le secret est d’apprendre à se connaître.
Idéalement et sans gaspiller trop d’eau, un bon bain chaud permet en prime de se détendre, de commencer à jouer avec son orifice pour l’inviter à s’ouvrir, et enfin d’attendrir la peau pour la rendre plus réceptive aux caresses ou au contraire aux fessées (ou les deux, si comme moi vous aimez cela).
Enfin, un mot sur la pilosité : certains l’aiment nulle, d’autres la préfèrent au naturel. Malgré quelques tentations, j’ai opté pour la seconde option. J’ai d’ailleurs ouï dire, sans le vérifier par moi-même, qu’un rasage complet a des conséquences négatives sur l’évacuation de la transpiration, l’irritation de la peau et induit une repousse plus drue de l’appareil pileux. Il est en tous cas important que chaque partenaire sache à l’avance à quoi s’attendre (ce n’est pas un point que l’on rectifie à la va-vite au dernier moment), car cela fonctionne dans les deux sens. Pour ma part, ma langue a toujours apprécié le velouté poilu de la pêche, et celui de mes actifs par la suite.
L’important est de présenter à ses partenaires un corps propre et désirable. Car pour ma part, je ne conçois le sexe qu’en étant entièrement nu (ce qui renforce ma position de soumission). Si cela est réciproque, reconnaissons toutefois que la partie la plus importante du corps de mes partenaires est leur organe contondant.
Pendant l’acte
Voilà, nous y sommes, il(s) arrive(nt). On se connaît déjà ou bien on fait connaissance, on s’assure que tout est clair ou alors il est implicite que tout peut arriver. Vos préférences vont alors s’exprimer : scénarisation, préludes, préliminaires…
Pour ma part, une bonne séquence ira crescendo : petits échanges pour mieux se connaître, effeuillement progressif, caresses. Moi entièrement nu, la langue va alors s’exprimer et discuter avec les tétons, remonter la jambe des pieds à son sommet, englober l’organe et s’en occuper longuement, de même avec chaque partenaire s’ils sont plusieurs (ils pourront alors utiliser eux-mêmes leur langue pour préparer l’introduction à venir). Fessée, pénétration, et après leur paroxysme et libération si possible directement en moi, côté pile ou côté face, m’assurer de nettoyer leur instrument (ce que les anglais appellent a2m). Je ne reste (justement) pas passif pendant l’action, mais je contribue aux mouvements avec mon séant et j’ai tendance à ahaner assez verbeusement.
Mon plaisir sera de leur avoir apporté le leur. Il n’est pas certain que mon corps lui-même s’exprime de la même manière, ou pas au même moment, mais peu importe : après l’acte, je me sens si bien et satisfait d’avoir élargi mon univers avec un actif de plus, ou mieux encore, plusieurs, que je pourrais rester des heures à contempler le ciel. Ou même recommencer : car le passif a cette chance que s’il est endurant, il peut continuer pendant des heures ou recommencer plusieurs fois, sans craindre trop la fatigue ni ce moment de répit auquel est forcé l’actif.
Et après ?
Après, c’est vous qui voyez. Pour ma part j’aime garder en moi ou sur moi les stigmates qu’y auront laissé mes actifs. On finira néanmoins par se doucher, puis selon, recommencer ou bien attendre la prochaine aventure le lendemain ou plus tard.
J’espère en tous cas vous avoir convaincu qu’être passif, ça se mérite et ça se respecte, et la meilleure manière de l’exprimer, c’est d’être un bon et généreux actif.
Comments
No comments yet. Be the first to react!