Mon cher ami,
Ayant appris votre retour, je profite de cette nouvelle année pour vous souhaiter qu’elle vous soit pleine de bonheurs et de joie.
J’ai été surprise, après tout ce temps que vous reveniez “au pays” ; est-ce pour longtemps ? Je ne pense pas que ce soit des soucis familiaux, j’aurai quand même fini par l’apprendre… Qu’en est-il mon cher ? Ne me laissez pas sans nouvelles.
Quant à moi, comme vous ne tarderez pas à le découvrir, si ce n’est déjà fait, je me suis mariée. Oui encore une fois. Vous connaissez mon goût pour les belles demeures… regardez mon adresse. Certes, châtelaine, mais à quel prix. Mon mari semble être oublieux de ses devoirs. En fait, nous avons ce que nous désirions le plus : lui, mon titre ; moi, son argent. Pour le reste tout fut réglé en moins de trois ans et depuis plusieurs mois déjà nous faisons chambre à part. Ainsi va la vie mon ami, parfois plaisante, mais au bout du compte toujours futile. Le seul avantage de ma nouvelle campagne réside dans l’acquisition que j’ai pu faire de quelques chevaux, ce qui m’a permis de renouer avec cet ancien plaisir qu’est la monte. J’espère que très bien tôt vous viendrez le partager avec moi.
Soyez sans craintes, Edmond n’est plus que rarement ici, ses affaires l’appellent à la ville. Elles ne sont pas les seules.
J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir ainsi, forcé votre boîte, Dans l’espoir d’un signe de votre part, votre dévouée,
Amandine de Flamy
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